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Développement professionnel au féminin

Ruth Bader Ginsburg | merveilleuse « role model »

Publié par Natacha le 30/10/2018

Résistante, Brillante et Grandiose : trois qualificatifs pour Notorious RBG

Pour être tout à fait honnête, je n’avais jamais entendu parler de Ruth Bader Ginsburg, avant de visionner le documentaire s’attachant à son travail, et réalisé par Betsy West et Julie Cohen.

J’écris : « jamais », et sans doute s’agit-il là d’une exagération, car évidemment les nouvelles des péripéties de la Cour Suprême des États-Unis parviennent dans les media européens à intervalles réguliers. Disons que je n’avais prêté attention ni à son nom, ni aux désaccords qu’elle avait exprimés à la Cour Suprême. J’avais bien tort !

Notorious RBG, sobriquet sous lequel elle est désormais connue dans son pays, siège à la Cour Suprême depuis 1993. C’est Bill Clinton qui l’a nommée. Je ne suis pas une spécialiste du droit nord-américain, toutefois, j’ai bien conscience de l’importance du rôle de cette institution. Vous penserez peut-être, que le poste occupé par Ruth représente une forme de consécration de sa carrière, et il l’est, mais ne croyez que ce n’est qu’un titre honorifique, car Ruth, loin de faire partie du décor, continue de combattre les discriminations liées au genre, avec le même élan aujourd’hui que durant tout son parcours.

Bill Clinton et Ruth Bader Ginsburg

Les femmes du monde occidental lui doivent, ainsi qu’à d’autres, la vie qu’elles sont en droit de mener. Elle a défendu des cas d’injustice avec une telle fougue, une telle détermination, qu’elle a su désarçonner ses adversaires. En effet, ils ne s’attendaient ni à un exposé aussi fin de ses arguments ni à des positions si détaillées. Ses opposants, plus organisés aujourd’hui, et sans doute ragaillardis par le sexisme notoire du président, ne lui laissent aucun répit.

Elle affirme avoir eu la chance d’épouser un homme qui ne voyait pas en elle une menace. Marty, également avocat, l’a soutenue avec tout son amour, et ses relations pendant cinquante-six ans.

Court Supreme USA

Ruth choisissait méticuleusement ses causes, les ciblant en fonction de l’impact sociétal que pourraient engendrer les décisions de justice rendues. Les dossiers, scrupuleusement décortiqués, débouchaient sur des arguments tranchants, et elle a gagné cinq des six cas qu’elle a plaidés devant la Cour Suprême. Égalité de traitements face aux allocations, la possibilité d’étudier dans toutes les écoles, égalité salariale, et j’en passe. Afin de démontrer l’absurdité des discriminations liées au genre, et touchant les deux sexes, elle s’est également attachée à défendre des hommes, comme des veufs ne pouvant toucher une pension, qualifiée, à l’époque de « pension de veuve ». Tant les hommes que les femmes souffraient de situations les maintenant dans un système de pensées archaïques, basé sur la division des tâches : l’homme au travail, la femme à la maison.

Système fabriqué de toutes pièces, à mon sens, car les ouvrières grévistes à la fin du XIXe siècle n’étaient certainement pas des femmes au foyer. Il en est de même pour les femmes de paysans qui travaillaient aux champs comme les hommes, qu’elles fussent mères ou non, et que dire alors des aristocrates ou des bourgeoises confiants leur progéniture aux soins de gouvernantes ou de bonnes ?

Mais il fallait bien trouver une parade à l’émancipation des femmes entamée lors du premier conflit mondial, puis confirmé avec le deuxième. Leur capacité à prendre en charge, souvent avec brio, toutes les tâches traditionnellement dévolues aux hommes, s’est retournée contre elles.

Ruth Bader Ginsburg | Role Model

Ruth a démontré le concept de domination masculine dans tous ses dossiers, allant même jusqu’à qualifier les femmes de citoyennes de « seconde zone », et nous ne pouvons que nous sentir privilégiées de savoir que ce « petit bout » de femme a lutté, et lutte encore, à l’image d’une guerrière pour le droit à l’égalité.

Le documentaire est un chef-d’œuvre. Il transmet la joie et l’espoir. Ne le manquez sous aucun prétexte !